Dans le cadre du concours de poésie 2018, nous publions les différentes créations des élèves. La thématique retenue cette année : « Révolte et liberté ». Plusieurs poèmes ont été primés. Nous avons attribué des noms de poètes aux prix décernés en fonction de l’idée ou de la stylistique du poème proposé.
Pas vers la liberté
Levé devant tout le peuple, il cherche la paix
La fin des injustices, pour la fraternité
Mais tout peut échouer, le discours sonne la foudre
La haine, tel un serpent, se musse sans cesse
Et embraser la foule, c’est faire parler la poudre
Exploser le pays, mettre à sac les promesses
D’avenir qu’il défendait : Chercher l’égalité
Il soupire ; fait-il un pas vers la liberté ?
Sur ce toit, elle voit les nuages défiler
Le rose crépuscule, une fin de journée
Mais à peine plus bas, on la traite de folle
Elle échappe aux vautours, se rapprochant du sol
Se rapprochant du ciel, elle en trouvera d’autres
Levée et en transe elle ressasse les apôtres
Pas de paradis, juste la tranquillité
Espérée ; fait-elle un pas vers la liberté ?
Elle double les coquelicots et les champs de blé
Porteurs d’espoir et porteurs des prochains étés
La guerre et l’obscurantisme fuyant la lumière
Peu à peu ; reviennent avenir, éducation
Donnant à la paix ses plus simples solutions
Donnant au bonheur son éclat et son rire d’hier
Tout au bout du chemin elle prend un sentier
Et une balle ; fait-elle un pas vers la liberté ?
Sous la neige qui tombe ses traces de pas s’estompent
Les flocons brûlent son visage, rouge de celle
Qu’il attend, tant impatient que chaque ombre le trompe
Et sous la neige sombre, ses yeux s’éclairèrent
Quand il la vit, tout succomba, ne restait qu’elle
Sous la lumière d’un lampadaire, amour dans l’air
Leurs cœurs ne purent se taire ; ils coururent se retrouver
A l’envolée ; font-ils un pas vers la liberté ?
Même si leur amour n’était qu’un interdit
Même s’ils en blessaient d’autres, quand ils sont réunis
Même s’ils étaient surveillés, filmés par un despote
Même si sans le savoir, ils menaient une révolte
L’amour avant toute chose, lourd de vers et de prose
A décrire sa réponse, qui se passe de causes
Demande trop de mots, demande trop de roses
La question, faut-il encore que je la pose ?
Il écrit un poème, juste face à sa feuille
Les mots fusent, les idées accourent devant l’œil
Mais la forme s’enferme devenant infirme
Alors elle éclata libérant ce qui ne pouvait sortir
Libérant l’intention, l’impression, l’illusion, l’émotion,
l’ombre, la lumière, l’ailleurs, l’hier, l’action, les sons
Mais qui voudrait lire des mots sans prison ?
Une dernière fois : fais-je un pas vers ma liberté ?
Loïc Cardinaël
Ce poème a reçu le prix Paul Eluard.
Illustration : Evicted. 2013. Devora Neumark.